« J’étais très perturbée par l’attitude de ma cheffe, je ne pensais plus qu’à ça tout le temps, j’essayais de comprendre, j’arrivais plus à décrocher du boulot. J’en rêvais, j’y pensais tout le temps, et je suis devenue exécrable avec mes enfants: je ne les écoutais pas, je m’agaçais très vite, je leur criais dessus pour un rien. […] Il fallait que je résolve le problème très vite pour me mettre à l’abri du pétage de câble, et du coup pour mettre mes enfants à l’abri avec moi. Donc, j’ai démissionné. »
« […] je ne peux pas payer de garde pour ma fille, c’est pas dans mes moyens, et du coup, ça restreint ma recherche de boulot. Je sais faire plein de choses, mais je ne peux pas travailler le week-end, ni le soir, hôtellerie, non, commerce, non. Reste que le boulot de bureau… »
« Quand mon fils était petit, et ça a duré des années, y avait une angoisse terrible qui me taraudait : et si je mourais ? Que deviendrait-il ?? Bien sûr matériellement, il s’en sortirait, j’ai la chance d’avoir une famille qui n’a pas de problème de fric majeur, mais c’est psychologiquement. Je pensais que mon fils il crèverait psychologiquement de mon absence, parce que je suis.. j’étais sa seule référence. C’est un sentiment vraiment affreux. »
« ce qu’est vraiment usant, c’est qu’y faut changer de casquette sans arrêt. Un coup, t’es flic, un coup, t’es infirmière, un coup t’es arbitre […] et tout ça dans la minute, quoi. Tu dois gronder, sermonner, puis juste après tu dois soigner faire un câlin, et tu sais jamais si tu doses comme il faut.. Pfff… c’est vraiment une prise de tête permanente. »
« Tu sais, il m’est arrivé des trucs assez terribles dans ma vie, j’ai traversé des épreuves très rudes. […] mais je serais prête à revivre tout ça 10 fois, si je pouvais éviter de vivre ce que j’ai vécu comme mère solo. J’ai jamais vécu quelque chose d’aussi horrible que d’être seule avec un petit bébé. Je pense qu’il y a des femmes qui se posent moins de questions, […] Mais si t’es pas satisfaite de ce que tes parents ont fait pour toi, si tu dois tout construire, et qu’en plus, t’es seule ? C’est un cauchemar. Avec en tête, la fatigue. La fatigue ça rend tout le reste compliqué. Et là, en fatigue, t’es servie ! »
«J’étais si seule avec ce petit enfant, il ramassait tout le pauv’gosse… Ca m’a dévorée de culpabilité. Je vivais une période vraiment dure, au boulot ça n’allait pas, j’avais pas le temps de voir mes rares ami·es, donc zéro vie sociale, en plus je ne suis pas quelqu’une de patiente, par nature, et puis j’étais é-pui-sée ! Je pétais les plombs pour des détails…
Pauv’chti pépère, quoi… »