La monoparentalité, qu'est-ce que c'est ?
La parentalité moderne : un défi insensé
A propos des parents d’aujourd’hui, Sylvie Cadolle, sociologue de la famille et de l’éducation, déclare: «Aucune société dans l’histoire ne leur a autant demandé».
Le phénomène relativement récent d’une bonne maîtrise de la procréation a modifié le rapport à la parentalité. Désormais, puisqu’on peut “choisir” de devenir parent, ce “choix” est devenu une looooooongue liste de devoirs à remplir!
A certaines époques, un enfant bien élevé était un enfant propre et en bonne santé. A d’autres, dans certains milieux, un enfant bien élevé était simplement un enfant… vivant!
Aujourd’hui, les parents doivent non seulement la santé et la propreté à leurs enfants, mais aussi la réussite, l’épanouissement, le bonheur!
En outre, la responsabiilité collective via les autres agents de socialisation (religion, media, pairs, école, etc.) est souvent minimisée voire ignorée.
Aux yeux du monde, les parents sont les principaux, voire uniques, responsables du comportement de leurs enfants.
Et en particulier, les mères.
Celles-ci sont loin d’avoir les mêmes droits et devoirs que les pères.
L’identité féminine est directement menacée par l’échec parental (ce qu’on s’en représente). Beaucoup plus que l’identité masculine.
Méditons cette petite phrase d’une inconnue, qui résume bien le propos :
“Un père qui emmène ses enfants au fast-food est un bon père. Une mère qui emmène ses enfants au fast-food est une mauvaise mère”.
Les injonctions qui pèsent sur les mères sont très nombreuses, et parfois, contradictoires!
Et quand elles sont seules à devoir assurer à leurs enfants leur épanouissement, leur réussite et leur bonheur, les mères doivent endosser une multitude de rôles :
Psy, bobologue, auxiliaire de vie, taxi-woman, éducatrice, cuisinière, diététicienne, relookeuse, coiffeuse, femme de ménage, secrétaire, traductrice, réveil-matin, animatrice, organisatrice d’événements, médiatrice, avocate, juge, policière, et on en passe!
Cela fait beaucoup de casquettes à porter pour de simples humaines, n’est-ce pas?
“ […] personne au monde ne m’avait dit que ce serait si difficile. Beaucoup plus âpre et vertigineux, bien plus risqué que d’aller à la guerre.” Nathalie BOURRUS, reporter de guerre (“Maman solo: les oubliées de la République”).
Le répit parental
Si la notion de «répit parental» commence à être pensée par les institutions pour les parents d’enfants en situation de handicap, c’est moins (voire pas) le cas pour les parents solos, dont 85% sont des femmes.
Pourtant, les difficultés que ces dirigeantes de foyers monoparentaux rencontrent, sont délétères pour elles-mêmes et pour leurs enfants.
Le burn-out parental les touche tout particulièrement, qui est une souffrance en soi, et peut aussi, en plus, être à l’origine d’accidents, voire de maltraitances.
Les surcharges que les personnes dirigeantes des foyers monoparentaux supportent ont des conséquences variées sur leur parcours, telles que :
- Difficultés d’accès à l’emploi,
- Difficultés à se maintenir dans l’emploi,
- Altération de la santé mentale,
- Altération de la santé physique,
- Obstacle à la vie sociale,
- Obstacle à la vie sentimentale,
- Appauvrissement matériel,
- etc.
La monoparentalité est encore, pour beaucoup de femmes (et quelques hommes) une redoutable épreuve qui les pénalise professionnellement, socialement, humainement.
La monoparentalité a cent visages
« Quel portrait affreux de la monoparentalité ! Ce n’est pas comme ça que je le vis, moi. Je suis maman solo, bien dans ma peau et dans ma vie ! » (Cécile M.)
A ce témoignage, nous répondrons qu’en effet, la monoparentalité a cent visages.
C’est un vaste monde bien différent pour les mères, selon leur niveau de revenus, la recomposition éventuelle de la famille, le nombre et l’âge des enfants, la proximité des grands parents, la taille du cercle social sur lequel on peut compter, etc. etc.
Il y a une grande différence entre être une mère divorcée, avec un poste de cadre, en couple avec un nouveau partenaire (digne de ce nom) et être mère vraiment « solo » (sans compagnon et loin de sa famille), au RSA…
Le projet CAPS vient au secours de la monoparentalité douloureuse
IMPORTANT! L’appli mobile POPMOMS, notre partenaire, n’est pas réservée aux parents solos! Quelle que soit la configuration familiale, l’appli permet aux parents vivant dans les mêmes zones, de se mettre en relation et de s’entraider!
Le projet CAPS est pensé pour venir en aide aux personnes en difficulté.
- Soit parce qu’elles sont seules;
- Soit parce qu’elles sont pauvres;
- Soit parce qu’elles vivent mal de devoir tout sacrifier à leur parentalité;
- Soit parce qu’elles vivent des situations menaçantes liées à leur séparation d’avec l’autre parent de leur(s) enfant(s);
- Soit parce que cette responsabilité parentale, assumée seule, les plonge dans l’angoisse;
- Etc.
Ces difficultés étant parfois cumulatives !
Autrement dit, ce projet a pour vocation de SECOURIR mères (ou pères) « solos » qui vivent leur monoparentalité dans la douleur.
NOTA BENE : l'association Alchimie Solidarité, conceptrice du Projet CAPS, est dédiée aux droits des femmes et des mères, et 85% des dirigeant·es de foyers monoparentaux sont des femmes. De plus, comme nous l'avons déjà évoqué, les normes sociales auxquelles les individus sont censés se soumettre, ne sont pas les mêmes selon qu'on est femme ou homme. Les problèmes rencontrés en parentalité sont donc différents selon qu'on est mère ou père.
Cependant, l'ADN de l'association, comme son nom l'indique, est la SOLIDARITE. Ainsi, quel que soit son sexe, une personne en situation de monoparentlité douloureuse sera toujours bien accueillie.
Statistiques & définitions
Sur Toulouse, en 2020, on dénombrait 23 000 foyers concernés par la monoparentalité, représentant environ 60 000 personnes (statistiques Insee 2020)
En France, en 2017, on dénombrait environ 2,9 millions de foyers monoparentaux, soit approximativement 7,6 millions de personnes concernées par la monoparentalité (Statistiques Insee 2017)
Monoparentalité : la définition 2020 de l’INSEE :
“Une famille monoparentale comprend un parent isolé et un ou plusieurs enfants célibataires (n’ayant pas d’enfant)”.
En Occitanie, 17% des personnes vivent sous le seuil de pauvreté.
Les foyers monoparentaux sont les plus exposés. Près de la moitié d’entre eux sont soit pauvres (32,4 %) soit à la limite de la pauvreté (12,7 %)
Dans ces foyers, le parent seul est une femme dans huit cas sur dix. (Données Insee 2019)
En France, en 2018, 41 % des enfants mineurs vivant dans une famille monoparentale vivent au-dessous du seuil de pauvreté monétaire et sont donc pauvres, contre 21 % de l’ensemble des enfants.
Si les enfants sont pauvres, leur parent isolé l’est aussi!
En 2020, sur la totalité des foyers comprenant au moins un enfant mineur, on dénombre 25% de foyers monoparentaux, soit 2 millions de foyers.
Travaux de recherche sur la monoparentalité
Un cumul de difficultés. Témoignages.
Les premiers témoignages ci-après sont extraits d’un mémoire de Master 1 de sociologie.
Pour les références bibliographiques, se référer au mémoire!
Vous souhaitez apporter votre témoignage? Contactez-nous!
La monoparentalité, pour beaucoup, c’est une course d’obstacles, un cumul de difficultés :
Difficultés d'accès à/maintien dans l'emploi
Katy : «Quand je vais postuler à un travail, je suis obligée de dire que je n’ai pas d’enfants. […] Moi, on m’a licenciée, parce que j’étais trop souvent absente pour mon enfant»
Floriane : Déjà, «quand je suis revenue de congé maternité [3è enfant, et que], j’ai demandé à passer à 80%. […] j’ai rapidement été étiquetée comme celle qu’est pas trop disponible [parce que] je ne travaillais pas le mercredi.
[Après la séparation], je suis passée en garde alternée, et j’ai essayé de mettre en place un système : la semaine où j’ai pas mes enfants, je travaille beaucoup, et la semaine où j’ai mes enfants, je travaille moins. […] mais la hiérarchie a commencé à me faire des remarques récurrentes sur le fait que je ne faisais pas des horaires de cadre alors que j’étais cadre.
Au bout d’un moment, j’ai noté tous les matins, à quelle heure j’arrivais, à quelle heure j’allais manger, et j’ai tout noté, et en moyenne, je faisais 9h par jour, donc mes horaires je les faisais[…]
Le harcèlement a continué, jusqu’au burn-out. «Je voulais tellement y arriver que, entre les enfants, le boulot, etc., j’étais épuisée. Mon corps n’était plus capable de rien»
Irène : «J’étais très perturbée par l’attitude de ma cheffe, je ne pensais plus qu’à ça tout le temps, j’essayais de comprendre, j’arrivais plus à décrocher du boulot. J’en rêvais, j’y pensais tout le temps, et je suis devenue exécrable avec mes enfants: je ne les écoutais pas, je m’agaçais très vite, je leur criais dessus pour un rien. […] Il fallait que je résolve le problème très vite pour me mettre à l’abri du pétage de câble, et du coup pour mettre mes enfants à l’abri avec moi. Donc, j’ai démissionné.»
Dorothée : «Moi je suis toute seule. Je devais aller à un entretien de recrutement demain, mais je l’ai annulé. Je ne pourrai pas aller chaque jour à [ville de banlieue toulousaine] en bus. Le bus c’est pas fiable, et j’ai pas de bagnole, j’ai pas de mari, qui derrière peut assumer, j’ai pas une mère qui va récupérer… Imagine que tu doives bosser à [ville de banlieue toulousaine], ton enfant s’est ouvert le crâne à la cour de récré, tu fais quoi? C’est pas pour moi, donc je fais d’emblée une croix sur cette carrière…»
Irène : «[…] je ne peux pas payer de garde pour ma fille, c’est pas dans mes moyens, et du coup, ça restreint ma recherche de boulot. Je sais faire plein de choses, mais je ne peux pas travailler le week-end, ni le soir, hôtellerie, non, commerce, non. Reste que le boulot de bureau…»
Ursula, séparée du père de sa fille depuis la grossesse, souhaitait retrouver du travail à la rentrée suivante. Son bébé aurait environ un an à ce moment-là. Au moment de sa candidature à une place à la crèche, on lui précise qu’il faudra impérativement qu’elle soit en poste le jour de l’entrée en crèche, car les places en crèche sont réservées … aux personnes qui travaillent.
Comment chercher un emploi quand on a un bébé sur les bras ?
Daniella a 36 ans, mère divorcée de trois enfants, dont elle a la garde principale, fonctionnaire titulaire de l’Etat.
L’école refuse, au motif de leur propre intérêt, que les enfants soient en garderie à la fois le matin et le soir. «[…] Vous pouvez pas mettre vos enfants à l’école de 7h30 à 18h30 le soir. Ils considèrent que c’est trop, que c’est une plage horaire trop importante, donc il faut choisir […].
Ca suit pas, de ce côté là. C’est vrai que c’est un problème. Sinon, faut prendre une nounou. J’ai essayé figure-toi, mais trois enfants en périscolaire, personne ! Personne n’en veut. C’est à dire qu’il faut déjà que la nounou elle ait des places, et puis c’est pas un contrat avantageux, une heure et demi tous les soirs, pour les nounous. Donc elles refusent ! Même si elles ont la place, elles refusent, hein, c’est pas ce qu’elles cherchent. […] Je ne trouvais pas, donc il fallait que je prenne une baby sitter, […] mais, vous changez de ville, vous changez de quartier, vous ne connaissez pas, vous ne confiez pas trois enfants, comme ça, à n’importe qui, le premier venu qui dit «moi je veux bien m’en occuper, tu me payes…», non !»
Katy : «Quand je vais postuler à un travail, […] du moment que je dis que j’ai des enfants, que je suis une femme, heu… même quand je dis pas que j’ai des enfants, «ah ben oui, de toutes façons, vous êtes une femme, vous êtes jeune, vous en aurez, ça va être compliqué, est ce que vous êtes sûre que vous voulez pas d’enfant tout de suite, est ce que… […]» pendant les entretiens, […] la question de l’enfant revient tout le temps»
En 2019, un mini-sondage conçu par une masterante en sociologie et adressé aux parents solos (ayant au moins 60% de la garde de leur·s enfant·s) et auquel 106 personnes ont répondu a montré que :
30% des répondant·es étaient sans emploi.
Parmi ces personnes, 33,3% cherchaient activement un emploi.
Sur les 66,6% des personnes qui cherchaient tranquillement ou qui ne cherchaient pas, 61% sont empêchées par leur situation incompatible avec la recherche d’un emploi.
Pour 44% d’entre elles, l’incompatibilité résidait dans l’impossibilité de trouver un mode de garde pour les enfants…
La charge nerveuse
Floriane : «c’est le repas du soir, là, où je les supporte plus, là, les trois! (imitant des voix de fillettes) : «ah, j’aime pas ça! ah tu manges salement, gnin gnin, ah je veux pas ceci-cela». Comme je me suis énervée le dimanche soir, je les ai laissées finir leur repas, et je suis partie jouer de la guitare dans le salon mais je les entendais s’engueuler de loin, et ça a pas fait baisser ma colère»
Irène : «Quand mon fils était petit, et ça a duré des années, y avait une angoisse terrible qui me taraudait : et si je mourais ? Que deviendrait-il ?? Bien sûr matériellement, il s’en sortirait, j’ai la chance d’avoir une famille qui n’a pas de problème de fric majeur, mais c’est psychologiquement. Je pensais que mon fils il crèverait psychologiquement de mon absence, parce que je suis.. j’étais sa seule référente. C’est un sentiment vraiment affreux.»
La « tension de rôles »
La «tension de rôles» est un vécu quotidien des parents solos.
La définition de la tension de rôles, dans le domaine des ressources humaines, est celle-ci : «La tension de rôles correspond au sentiment qu’éprouve une personne dans une situation où il lui est difficile, voire impossible, de répondre à toutes ces attentes de façon satisfaisante tant à ses yeux qu’aux yeux des personnes qui les formulent […] les types de tensions de rôles : surcharge quantitative ou qualitative, conflits entre les rôles, incapacité de remplir les rôles et ambiguïté des rôles.»
Irène : «ce qu’est vraiment usant, c’est qu’y faut changer de casquette sans arrêt. Un coup, t’es flic, un coup, t’es infirmière, un coup t’es arbitre […] et tout ça dans la minute, quoi. Tu dois gronder, sermonner, puis juste après tu dois soigner faire un câlin, et tu sais jamais si tu doses comme il faut.. Pfff… c’est vraiment une prise de tête permanente.»
Floriane : «La société ne laisse pas la place à être parent, en fait. On est tellement pressées, tout le temps, faut se dépêcher, vite, heu.. aller travailler, allez on les dépose comme ça l’école, hop on part, on les reprend… la place du parent, elle est difficile à trouver en fait.»
Babeth est manager dans un fast-food. A temps partiel seulement depuis la naissance de sa fille. «[…] tu dois gérer toute l’organisation, […] Quand tu rentres de ta journée de boulot, c’est la course tout le temps, tu dois faire à manger, tu dois faire prendre le bain, tu dois veiller à ça, à ceci, à cela, …»
La fatigue
Irène : «Tu sais, il m’est arrivé des trucs assez terribles dans ma vie, j’ai traversé des épreuves très rudes. […] mais je serais prête à revivre tout ça 10 fois, si je pouvais éviter de vivre ce que j’ai vécu comme mère solo. J’ai jamais vécu quelque chose d’aussi horrible que d’être seule avec un petit bébé. Je pense qu’il y a des femmes qui se posent moins de questions, […] Mais si t’es pas satisfaite de ce que tes parents ont fait pour toi, si tu dois tout construire, et qu’en plus, t’es seule ? C’est un cauchemar. Avec en tête, la fatigue. La fatigue ça rend tout le reste compliqué. Et là, en fatigue, t’es servie !»
Dorothée : «Moi je me rappelle j’ai appelé le SAMU en disant “mais il pleure, en fait!” ce qui est normal, c’est un bébé (rires) mais quand il pleure toute la nuit, ça s’appelle des pleurs nocturnes et que vous êtes épuisée, que vous savez pas ce que c’est, […] … moi je m’en suis sortie, mais je m’en suis sortie parce que j’ai lu, et j’ai réfléchi, mais peut-être que d’autres s’en sortent pas, et ça finit mal. Je sais pas….»
Zoé : «Léo n’a pas fait ses nuits pendant 8 mois. Je me levais 15 fois par nuit […]Je me suis dit, il a la belle vie quand même N. [l’ex-mari]. Lui, et je le lui dis souvent, parce que quand Léo était tout petit qu’il se réveillait quinze fois par nuit, que j’avais juste envie de le jeter par la fenêtre, que j’en pouvais plus, que j’étais fatiguée, j’étais épuisée, et que je me disais : mais lui, il a la belle vie, quoi ! Lui, il est chez lui, il dort, il a ses 8h de sommeil, il a pas les lessives, il a pas la bouffe, il a pas les courses, heu… et lui, la belle vie, effectivement je me suis dit, franchement, sa vie est mieux que la mienne, quoi»
Babeth : «c’est dur quoi, tu fais pas ce que tu veux, t’as des contraintes, t’as de la fatigue, énormément de fatigue.»
De nombreuses études ont déjà démontré la nocivité du manque de sommeil non seulement sur l’état de santé physique et mental de ses victimes (on peut parler de victimes en l’occurrence, puisqu’il ne s’agit pas d’une hygiène de vie volontairement négligée, mais d’un manque de sommeil subi) et ont rapproché les effets du manque de sommeil à ceux de l’absorption d’alcool.
Ainsi, «Des milliers d’accidents de la route sont aussi à imputer à ce que les scientifiques appellent le “coût neurobiologique” du manque de sommeil. Il se fait sentir dès le premier jour et ce, même si la nuit précédente n’a été amputée que d’une ou deux heures par rapport à sa durée normale, qui dépend de l’âge de chacun. Difficultés à se concentrer, mémoire déficiente, baisse des capacités d’apprentissage et de la faculté à prendre des décisions, hyper-réactivité émotionnelle […]»
Il engendrerait même des modifications génétiques
Pourtant, le manque de sommeil chronique des parents, et, bien sûr, particulièrement, des parents isolés, ne semble pas émouvoir les pouvoirs publics sur sa dangerosité. Aussi bien pour les premières concernées, que pour leurs enfants, et pour le reste de la collectivité. En effet, ces personnes, ne sont pas prises en charge, et sont même censées assumer, parallèlement, toutes sortes d’autres responsabilités : les trajets, l’éducation, etc. et ce sacro-saint emploi.
Xavier : «c’est fatigant. ouais. C’est fatigant, parce que ça demande beaucoup d’attention, d’énergie, on peut pas trop faire quelque chose à côté, heu.. quand on a un enfant, heu.. ouais, les habitudes de sortie, ‘fin tout ce qui est personnel, faut l’abandonner […]»
Le poids de la solitude et son impact sur les enfants
Babeth : «En couple, tu vas gérer tes problèmes à deux, avec un adulte, sauf que là non, ton enfant il est en première ligne, il fait pare-feu, … il va absorber tes émotions, tout, c’est le lien direct. Si un des parents ne va pas bien, y a l’autre qui va prendre le relais, ou bien t’as des problèmes à ton boulot, tu vas en parler avec ton conjoint, mais là non en fait et dans le bon comme dans le mauvais, ben c’est l’enfant qui subit […] et même avec la meilleure volonté du monde, tu peux pas… faire semblant.»
Irène : «J’étais si seule avec ce petit enfant, il ramassait tout le pauv’gosse… Ca m’a dévorée de culpabilité. Je vivais une période vraiment dure, au boulot ça n’allait pas, j’avais pas le temps de voir mes rares ami·es, donc zéro vie sociale, en plus je ne suis pas quelqu’une de patiente, par nature, et puis j’étais é-pui-sée ! Je pétais les plombs pour des détails… Pauv’chti pépère, quoi…»
Les parents solos endurent encore d'autres peines, comme :
- les violences économiques : comme celle constituée par le non paiement ou le paiement irrégulier des pensions alimentaires dues par l'autre parent
- les violences administratives : comme celle, réservée aux femmes, de devoir faire des démarches bureaucratiques de changement de nom après un divorce
- l'asymétrie des droits et devoirs des parents selon qu'iels sont «gardien·nes» ou non. Le parent gardien ayant des devoirs, et le parent non-gardien ayant des droits.
- Etc.
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Quelques ressources
La rubrique “Ressources” a vocation à s’étoffer.
N’hésitez pas à nous contacter pour nous suggérer de bonnes adresses, des contacts utiles, toute ressource qui peut alléger le quotidien des parents solos.
Et pour aider à changer tout ça, vous pouvez …